COUVRE-OFFRANDE
TIBETAIN
par François Pannier
December 30, 2004
2004 avec David Hunter comme traducteur en anglais |
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Les informations selon lesquelles Giuseppe Tucci aurait écrit un article sur le sujet n'ont pu être vérifiées à ce jour du fait, entre autre, que des différents entre héritiers maintiennent une partie de ses archives sous scellés. En fonction des informations que nous avons cependant obtenues sur ses recherches, nous allons cependant tenter d'en étayer l'hypothèse qui va nous mener de l'Inde au Gandhara puis au Tibet, pour éclairer sa fonction dans les rituels. Dans certaines planches des Visions secrètes du Ve Dalaî Lama - les 3 et 18 en particulier - (1) un crâne est utilisé pour contenir les parties brûlées du linga, figure en papier ou modelée qui est chargée du mal et qui sera détruite lors d'un rite. Ce crâne sera caché dans la terre. Selon la tradition rapportée par les héritiers d'anciens propriétaires, ceux-là même qui faisaient référence à Tucci, il était destiné à couvrir des offrandes de soma dans des cérémonies à caractère tantrique qui se déroulaient autour de mandala, d'offrandes diverses, de torma (gâteaux sacrificiels) et d' objets rituels. Mais qu'est-ce que le soma ? C'est un breuvage sacré, qui devient parfois le dieu Soma. Sa composition a donné lieu à de nombreuses interprétations. Il est parfois sarcastemma viminale ou asclepias acida, et peut mener à l'ivresse divine, éventuellement par incorporation de substances hallucinogènes tel le chanvre. Il est probable, de toute façon, que sa composition est variable en fonction de la nature du rituel et de son lieu d'exécution. Même si les échanges commerciaux étaient nombreux et bien organisés dans l'Inde antique et en Asie, par les Routes de la Soie, entre autres, le contexte botanique local était différent dans les plaines indiennes et sur les contreforts de l'Himalaya ou le plateau tibétain, pour nous cantonner à la zone qui nous intéresse. Certains rituels demandaient de plus une préparation avec broyage de la ou des plantes durant la cérémonie, donc impliquant une cueillette locale, et souvent elle-même entourée d'un rituel précis et particulier.
Mais par ailleurs certaines traditions çivaïstes considèrent le sperme comme soma . Bon nombre de textes et d'hymnes décrivent Civa ou Indra jouissant dans la bouche de Agni, le dieu du feu. On retrouve également dans l'art des représentations de cet instant, en particulier dans un bas-relief du temple de Bhubanesvar en Orissa du VIIIe siècle qui représente cet épisode (fig. 6). L'hymne VI du Rig Veda - Huitième section dit : " O Agni, l'holocauste a été jeté dans ta bouche,
comme le ghrita est versé dans la cuiller, et le soma dans le vase
sacré. Donne nous une large et glorieuse opulence, qui nous assure
l'abondance, la renommée et la puissance." (2) |
et de façon beaucoup plus explicite dans le Shiva-svarûpa : "Dans le sacrifice du Soma, le soma liquide est bu par les prêtres. Ceci n'est que le rite exotérique qui correspond au rite intérieur dans lequel le calice de liqueur divine est le corps même de l'homme et l'élixir de vie qui emplit ce calice est absorbé de l'intérieur pour devenir le breuvage d'immortalité. Les sens sont les coupes dans lesquelles le breuvage divin peut se boire. L'essence de l'énergie procréative est produite dans la région inférieure, dans le Sud, là où demeurent les ancêtres. La semence purifiée remonte peu à peu jusqu'à la tête et est recueillie dans un centre appelé [dans les Tantra-s] Mûjavân. De là elle s'écoule dans les centres nerveux. C'est ainsi que Soma devient le dieu-du-Nord (de la tête). La tête est comme une coupe inversée. Son contenu se déverse dans tout le corps. La réabsorption de la semence est représentée comme l'absorption du breuvage d'immortalité. Ce processus exige un contrôle mental absolu et peut seulement être accompli à l'aide de la pratique parfaite des techniques du yoga. C'est ainsi que le yogi seul boit l'ambroisie que l'homme ordinaire éparpille. On représente Shiva comme perpétuellement intoxiqué par ce breuvage dont la coupe, en forme de croissant de lune, brille à son front. Dans le symbolisme du corps physique, l'énergie vitale (prâna) est représentée comme un serpent (nâga) et le roi des oiseaux, Garuda, le mangeur de serpents, est le sperme. Tous les êtres essayent de conquérir le breuvage d'immortalité sans lequel il n'est pas de bonheur éternel. Seuls les dieux sont capables de se l'approprier. Les dieux sont ici les divinités des sens, rendus puissants par le soma, par l'élixir de vie, brillant autour d'Indra, le roi céleste, qui est le Soi, l'âtman.
Le sperme est la substance du désir, c'est de lui que dépend
l'énergie de l'homme, son pouvoir de connaître et d'agir.
C'est par l'usage de cette substance qui est la vie qu'il se détruit
ou devient immortel. La semence qui est un poison pour l'orgueilleux,
apporte la paix et la lumière à l'homme qui sait contrôler
ses passions. Si quelque trace de poison reste présente dans l'élixir,
le yogi ne peut pas le boire. Mal employé par les anti-dieux, ce
breuvage d'immortalité devient pour eux l'intoxicant qui rend leur
conduite désordonnée et réduit la durée de
leur vie. Shiva boit la partie empoisonnée de cette énergie
et calme ses flammes brûlantes pour que les dieux puissent boire
l'ambroisie. Shiva est le yogi qui a su percer au travers des cinq centres
où se trouvent les différentes formes de l'énergie
vitale et qui barrent la voie de la réintégration. C'est
seulement après avoir, par la pratique du yoga, dépassé
ces cinq portes que le yogi peut maîtriser le désir et acquérir
lui aussi le pouvoir de boire le poison et de purifier l'ambroisie. C'est
pourquoi il est dit que le poison s'arrête dans la gorge de Shiva
au point où est situé le cinquième centre du corps
subtil au-delà duquel la nature n'a plus de prise sur le yogi réalisé."
(3) |
Ces rituels divers malgré l'aspect sexuel sont liés, non
pas à un acte de dévotion exécuté dans un but
transcendantal faisant fi de tout désir ou convoitise.
Tucci analyse le texte du Tantraloka, texte d'un auteur hindou du XIe siècle nommé Abhinavagupta qui traite du Kundagolaka, offrande constituée de sperme et de çonita, sécrétion féminine recueilli dans un récipient consacré et consommé par l'officiant. "Qu'une telle chose puisse être mangée, certaines pratiques de haute initiation des rNin ma pa au Tibet le confirment également, pratiques qui dénotent une grande influence de la littérature tantrique caïva. La raison en est que kundagolaka est homologue de cit ou citta, la Conscience ab initio présente en chacun, encore qu'emprisonnée dans le temps et l'espace. Le cérémonial - pourvu qu'il soit célébré non pas pour le seul plaisir mais pour gagner une entière compréhension de ce que signifie l'expérience - le cérémonial reproduit le processus de la création (visarga) et de la réabsorption, de la réintégration de l'unique réalité : la Conscience primordiale, Çiva, en tant que pure et inébranlable potentialité." (5) |
Des textes relatent également l'absorption par un disciple de breuvages
contenant du sperme de leur guru ou la semence des anciens absorbée
par les novices.
Giuseppe Tucci fait par ailleurs état d'un objet originaire du gandhara qu'il a étudié et qui semble se rattacher à cette tradition. Il s'agit d'un socle à trois faces représentant trois images sculptées dont l'une figure un personnage en train de se masturber. Sur le sommet un creux rectangulaire était, semble-t-il destiné à recueillir le kundagolaka. Et Mircea Eliade tirant les conclusions de cette découverte de Tucci aurait tendance à la rattacher au concept métaphysique des rites d'une école tantrique, l'Akula. Les traductions que donne Tucci des termes se rattachant à cette école, c'est à dire que [ Kula signifie Cakti, akula est Civa ; akulavira est un héros solitaire ; il est toute chose, "il n'est ni Civa ni Cakti, c'est-à-dire au-delà d'eux, un"] nous ramène à de très anciennes traditions çivaîste de pratiques sexuelles secrètes remontant au début de notre ère qui avaient déjà cours dans des rituels dont on retrouve trace dans des textes plus tardifs. C'est ce qu'avait remarqué Hiung-tsang lors de son voyage en Inde,
dans la première Eliade précise par ailleurs que la région du gandhara était un centre important de çaïvisme, système philosophique décadent du culte de Civa et qu'un certain nombre des courants qui en étaient issus se développèrent à Swat, région dont était originaire Padmasambhava, introducteur de formes tantriques au Tibet. Sont apparus à cette période dans l'Uddiyana Matsyendranâtha et Goraksanâtha, apôtres du tantrisme çivaïste. Ils sont les créateurs de la secte des Goraksanâthî, elle même issue des Kâpâlika. Les adeptes de cette dernière "porteurs d'un crâne humain (comme ornement)" sont décrits comme offrant des sacrifices de chair humaine dans le feu, s'enivrant, buvant dans des crânes, "marchands de bas plaisirs" et magiciens. (6) Dans le Rasaratnasamuccaya, traité attribué à Nâgârjuna, il est dit "Ceux-là seulement qui aiment la vérité, qui ont vaincu les tentations, adorent les dieux, sont parfaitement maîtres d'eux-mêmes et se sont habitués à vivre en suivant une diète et un régime appropriés, eux seulement peuvent s'engager dans des opérations alchimiques". P.C. Ray en analysant ce texte précise que le laboratoire doit être installé dans la forêt, loin de toute présence impure, que le disciple doit respecter son maître et vénérer Çiva, car l'alchimie a été révélée par le dieu Çiva lui-même ; en outre il doit faire un phallus mercuriel à Çiva et participer à certains rituels érotiques...(7) Et Ray de conclure que cela illustre on ne peut plus clairement la symbiose alchimico-tantrique. |
Certains textes recommandent l'usage d'un occiput (7) comme vase de transformation
le crâne étant le récipient de la pensée et de
l'intellect, la combinaison crâne-fer pour couvrir une offrande sperme-sécrétion
féminine pourrait transformer ce couvre-offrande en athanor et transmuer
l'offrande en élixir magique.
Si la nature de l'offrande que couvre cet objet est emprunte de magie, le métal même dont il est constitué en accentue certains aspects et probablement aussi en renforce les vertus. Le fer est un matériau dont les aspects magico-religieux sont à noter dans bon nombre de cultures et en particulier en Asie. En 1907 déjà, J. Goldziher constituait un volumineux dossier sur les propriétés du fer pour lutter contre les démons, dossier qui s'est notablement étoffé depuis. (8) Cette fonction du fer relève d'une tradition chamanique très archaïque. En Sibérie les costumes de chamans sont ornés de figurines en fer ayant forme ou fonction d'ossements donnant au chaman l'aspect ou la représentativité d'un squelette. Certaines de ces constatations débordent sensiblement notre cadre géographique, l'Himalaya, les interférences entres ces rituels chamaniques et certains rituels ou traditions tibétaines sont suffisamment nombreux pour que l'on ne puisse les négliger. Dans certains cas le chaman durant son initiation peut se voir déchiqueter par des démons munis de crochets de fer qui, après nettoyage des os et raclage des chairs reconstituent le squelette avec des morceaux de fer. Ce démembrement peut aussi être effectué par un oiseau de proie munie d'un bec de fer, de serres et de plumes de la même matière. Enfin des récits racontent l'entrée du futur chaman dans une grotte-matrice où il rencontre un forgeron qui après l'avoir déchiqueté et fait bouillir reconstitue le squelette avec du fer tout en reforgeant la tête en même temps que les ornements de son futur costume. (9) Nous ne sommes pas loin dans ces récits de ceux où des novices tibétains se retirent de nuit dans des charniers, avec des trompes en fémurs humains pour convoquer des divinités terribles afin de les affronter dans le rituel tcheud décrit, entre autre par Alexandra David-Néel. (10) Ces macabres rituels peuvent se conclure aussi par un dépeçage rituel de l'officiant par des daïkinis ou autres formes terrifiantes. Toutes ces traditions chamaniques peuvent être mises en relation et en parallèle avec des traditions védiques concernant le vajva ou foudre-diamant, arme d'Indra. Quand le sage Dadhici mourut, tous les Asouras, êtres démoniaques, à qui il inspirait une peur panique reprirent de leur puissance et envahirent la terre, mettant Indra en échec. |
Le Dieu Indra se mit à la recherche du saint Richi Dadhici dont
il ignorait le décès. Il apprit cette nouvelle de même
de l'information selon laquelle ses os avaient contre les Asouras le pouvoir
de la foudre. Son crâne fut retrouvé dans le lac de Saryavar
et forgé par l'artisan du ciel Tvashtri en forme de vajra, ou foudre-diamant,
que l'on retrouve dans les rituels tantriques sous forme de petite altère
aux extrémités ajourées, pour dominer les forces démoniaques.
Ce vajra permit également à Indra de libérer les eaux
que le monstre ophidien Vtra bloquait. Et c'est, aussi, en fracassant le
crâne de Vrtra que ces eaux furent libérées.
Dans le mythe du "démembrement" d'Indra, les chroniques racontent qu'enivré par un excès de soma, dont il avait toujours tendance à faire un usage immodéré, le corps du dieu commença à s'écouler " donnant naissance à toutes sortes de créatures, de plantes, de métaux". Indra étant le maître de la foudre, les vajra sont souvent dits être en fer de météorite, ce qui est loin d'être toujours le cas mais la tradition prime souvent sur le réel, surtout pour ces objets de culte. Nous ignorons si ce couvre-offrande est fait en fer de météorite. Il semble cependant que les objets faits avec ce fer céleste soient plutôt rares, à défaut de mythiques. Nathalie Bazin dans la notice de l'objet N°112 de l'exposition Rituels tibétains - Les visions secrètes du Ve Dalaï Lama - au musée Guimet en 2002 (8) précise que les analyses effectuées à cette date n'avaient pu confirmer cette tradition. Ce couvre-offrande présente dans sa conception et réalisation une telle perfection que l'on ne peut qu'envisager comme origine que Derdge, au Tibet oriental, où le travail du fer avait atteint une grande perfection. Lors de son exposition à Madrid, il était attribué comme étant du XVII°/XVIII° siècle. Tout en étant conscient de la difficulté de dater une pièce aussi atypique, nous aurions cependant tendance à remonter dans le temps et à la situer au XVI° siècle, période où le travail du fer a atteint l'un de ses sommets. Il peut sembler surprenant, pour étayer un objet du tantrisme bouddhique, de faire appel à des références de textes hindouistes. Il semble subsister plus de textes et traces d'origine indienne que tibétaine Dans le contexte tibétain, ce rituel s'est cantonné aux rNin ma pa qui, s'ils ont eu une influence certaine au plus haut niveau religieux, ils n'occupaient pas des positions de premier plan, l'exposition Rituel tibétains - Visions secrètes du Ve Dalaï Lama l'a bien démontré De plus ce rituel était suffisamment "sulfureux" pour
ne pas avoir fait l'objet d'une divulgation très grande. Peut-être
même la transmission se faisait-elle uniquement de maître
à disciple et les textes existants sont probablement hermétiques
aux non initiés. Il ne semble pas que tous les rituels liés au sexe, à l'ingestion de chair humaine que l'on trouve aussi dans certaines traditions tantrique soient exposés sur la place publique. Même les tibétologues occidentaux ont pu, à plus forte raison dans le passé, être gênés par certains aspects de ces pratiques. Les dGe-lugs-pa n'ont pas manqué, lors de leur suprématie religieuse, d'édulcorer les textes leur paraissant trop hérétiques et contraire aux règles du bouddhisme d'origine. Les formes dévoyées du bouddhisme furent rejetées et les anciennes règles de discipline monastique rétablies. Les textes trop "compromettants" furent souvent, aussi, attribués aux Bon-po. Toutes ces raisons font que tous les rituels et courants de pensée qui auraient pu se rattacher à cette mouvance tantrique d'origine çivaïste indienne sont restés très cachés et secrets. L'on sait très peu de choses sur la survivance de ces pratiques même si des indices laissent supposer que certaines de ces traditions se perpétuent. Le côté ésotérique de ces doctrines et le manque d'éléments connus ont dû en limiter l'étude et la connaissance. Ce qui explique que nous n'avons trouvé que très peu d'éléments, à part dans les textes de G. Tucci , pour ce type d 'objet, d'une insigne rareté, peut-être même unique, dans les études des tibétologues. |
Nous avons conservé dans les citations les orthographes des auteurs. (1) - Rituels Tibétains - Visions secrètes du Ve Dalaï Lama Catalogue de l'exposition au Musée Guimet du 5 novembre 2002 au 24 février 2003 Œuvre collective sous la direction de Nathalie Bazin Commissaire de l'exposition Co-production RMN et Editions Findakly Paris 2003. Page 88 et 89 (2) –Rig-Véda ou livre des Hymnes - Traduit du sanscrit
par A. Langlois (3) - Traduction abrégée du Shiva-svarûpa, par Vâsudeva Sharana Agravâla, Kalyâna, Shiva anka p 497 - 498 cité par A. Danielou Mythes et Dieux de l'Inde - Le polythéisme Hindou: Editions du Rocher 1992 page 126 à 128 (4) J.L. Masson et M.V. Patwardhan, Santarasa and Abhinavagupta's Philosophy of Aesthetics, Repris par Mircea Eliade dans Occultisme, sorcellerie et modes culturelles - Les Essais CCVI NRF GALLIMARD P. 138 (5) - Cité par Tucci "Oriental Notes : III. A Peculiar Image from Gandhara" repris par Mircea Eliade -dans Occultisme, sorcellerie et modes culturelles - Les Essais CCVI NRF GALLIMARD P. 139 (6) – L'Inde Classique - Manuel des Etudes Indiennes par Louis Renou - Membre de l'Institut et Jean Filliozat - Directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes; Tome premier - Edition J. Maisonneuve - Paris 1985; Tome second - Ecole française d'Extrême-Orient - Paris 1996; § 2230 - 2231 - 2232 - 1286 et 1287 (7) - Forgerons et Alchimistes de Mircea Eliade: Idées et Recherches - Champs Flammarion Editeur Paris 1977 ; Citation page 112 d'un texte de Praphula Chandra RAY, A History of Hindu Chemistry, II page 115 - 116 - 2éme Edition - Calcutta 1903 (8) – Forgerons et Alchimistes de Mircea Eliade: Idées et Recherches - Champs Flammarion Editeur Paris 1977; Citation page 22 de I. Goldziher " Eisen als Schutz gegen Dämonen" (Archiv für Religonswissenchaft, 10 - 1907 pages 41 à 46) (9) – Le Chamanisme et les Techniques Archaïques de l'extase
de Mircea (10) – Mystiques et magiciens du Tibet par Alexandra David-Néel; Edition Plon - Paris 1973; Page 144 et suivantes |